Il y a des chiffres qui ne mentent pas : depuis 2023, des pans entiers du territoire français ont fermé leurs portes aux diesels d’ancienne génération. Pourtant, dans les concessions, de nouveaux modèles diesel s’affichent encore en vitrine, portés par leur réputation de marathonien sur la route et leur appétit mesuré.
Les directives européennes poursuivent leur mutation, mais la seconde main ne faiblit pas pour autant. Les modèles diesel récents voient leur cote fondre, la tentation est forte pour les acheteurs, mais la prudence s’impose : entre avenir incertain des réglementations et calcul du coût global, la décision n’a rien d’évident.
Où en est vraiment le diesel en 2025 ?
Le diesel n’a pas déserté les routes françaises, mais il n’a plus la même assurance qu’autrefois. En 2025, il ne pèse plus que 10 % des ventes neuves, selon le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles. Les ténors hexagonaux, Peugeot, Renault, Citroën, réduisent la voilure côté diesel, alors que les groupes allemands, eux, misent encore sur quelques modèles, surtout pour les usages familiaux ou professionnels. Prenez la Skoda Octavia TDI : elle reste disponible, mais s’adresse désormais davantage aux gestionnaires de flotte qu’aux particuliers en quête de polyvalence.
Le marché de l’occasion, pour sa part, continue de plaire aux gros rouleurs. Les véhicules diesel de moins de cinq ans affichent des tarifs séduisants : la dépréciation liée au désamour du neuf fait le bonheur de ceux qui avalent des kilomètres. Les breaks, berlines et SUV diesel gardent ainsi la cote dans les campagnes ou les périphéries urbaines, où l’essence de la mobilité reste l’autonomie et le nombre de kilomètres parcourus.
La perspective de la fin du thermique en 2035 est bien réelle, mais à ce jour, nul couperet ne tombe avant cette échéance. Les moteurs diesel sont scrutés, la norme Euro 6d impose sa rigueur, et la chasse au NOx se poursuit. Les acheteurs avertis s’orientent vers des occasions récentes, sachant que l’offre va se resserrer à moyen terme. Miser sur un diesel en 2025, c’est faire un pari raisonné, à condition de bien choisir son exemplaire.
Avantages et limites : ce que le diesel a encore à offrir (ou pas)
En 2025, le diesel conserve quelques atouts solides, surtout sur autoroute où sa sobriété reste difficile à battre. Sur la plupart des familiales, tablez sur 5 à 6 litres aux cent kilomètres, même chargé à bloc.
Pour illustrer ce que le diesel apporte encore, voici les principaux points forts relevés par les utilisateurs réguliers :
- Le couple généreux du moteur, très apprécié pour tracter ou enchaîner les longues étapes sur voie rapide.
Cette efficacité séduit toujours les professionnels, les taxis, les commerciaux, bref ceux pour qui le carburant est un poste de dépense à surveiller de près.
Les progrès techniques sont là : filtres à particules plus efficaces, injection AdBlue, réduction des émissions polluantes. Les modèles Euro 6d, aujourd’hui incontournables, tiennent la dragée haute sur le plan environnemental, même si la réputation du diesel reste entachée par les débats sur la pollution, le CO2 et les oxydes d’azote.
Mais le diesel doit composer avec un contexte de plus en plus exigeant. Les hybrides et électriques gagnent du terrain, et côté entretien, le diesel moderne n’est pas toujours un cadeau, loin de là. Voici ce que rencontrent souvent les propriétaires :
- Le poste entretien grimpe : remplacement du DPF, problèmes de vanne EGR, turbos sophistiqués… La note peut vite grimper, notamment si la voiture roule surtout en ville.
- En zone urbaine, le diesel se sent à l’étroit : risques d’alerte « filtre à particules », immobilisations en atelier plus fréquentes.
- Les trajets urbains courts, répétés, accélèrent l’encrassement et les passages forcés chez le garagiste.
En ville, la vie avec un diesel devient un vrai numéro d’équilibriste. Quelques réalités s’imposent :
- Entre la hausse du prix à la pompe, l’extension des ZFE et les restrictions d’accès, le quotidien des propriétaires se complique.
- Sur route, toutefois, et pour les gros rouleurs, le diesel conserve sa pertinence.
- Mais la capacité à tout faire n’est plus sa marque de fabrique.
Faut-il craindre les restrictions et la revente ?
Dans les grandes métropoles françaises, le quotidien des propriétaires de diesel s’est corsé. À Paris, Lyon, Grenoble et ailleurs, les ZFE s’étendent, excluant les véhicules équipés d’une vignette Crit’Air 3 ou plus. Dès 2025, circuler en centre-ville avec un vieux diesel Euro 4 relèvera du casse-tête, et la liste des villes concernées s’allonge de saison en saison.
Cette évolution se fait déjà sentir sur le marché de la seconde main. Les acheteurs hésitent, redoutant d’investir dans une voiture qui deviendra indésirable en ville d’ici peu. Voici ce que constatent les professionnels de l’occasion :
- Les prix à la revente des anciens diesels s’effritent, surtout pour les modèles dépassés par les normes actuelles.
- Les diesels Euro 5 et 6, avec leur vignette Crit’Air 2, tirent mieux leur épingle du jeu, mais la tendance n’est pas à la hausse.
- La décote s’accélère pour toutes les motorisations qui ne répondent plus aux dernières exigences réglementaires.
Quelques points de vigilance s’imposent pour qui envisage encore l’achat d’un diesel :
- Bien vérifier la norme Euro du véhicule pour anticiper les restrictions en ZFE.
- La demande recule franchement sur les modèles les moins récents.
- Les aides à l’achat, bonus écologique, avantages fiscaux, se concentrent désormais sur l’hybride et l’électrique.
Le cadre réglementaire évolue à grande vitesse. Les annonces gouvernementales, l’évolution des malus, tout cela bouleverse régulièrement le marché. Acheter un diesel en 2025, c’est accepter de miser sur un calendrier mouvant, où chaque nouvelle règle peut rebattre les cartes, que ce soit pour rouler ou revendre en ville.
Quels modèles diesel valent encore le coup cette année ?
Sur un marché qui se rétrécit, certaines références parviennent à faire la différence. Les grandes marques généralistes telles que Peugeot et Citroën proposent encore des blocs BlueHDi qui allient sobriété et endurance. Prenez la 308 BlueHDi 130 : moteur sobre et fiable, entretien raisonnable, consommation contenue. Chez Citroën, la C4 BlueHDi joue sur le même tableau, appréciée autant par les professionnels que par les particuliers.
Les amateurs de grandes routières lorgnent encore du côté de la Skoda Octavia TDI. Son 2.0 TDI reste un modèle de souplesse et de sobriété sur long trajet. Les constructeurs premium allemands, BMW, Audi, Mercedes, continuent de séduire avec des moteurs raffinés et un couple moteur remarquable. Pour illustrer ce qui attire toujours les connaisseurs, voici quelques exemples parlants :
- La BMW 320d ou la Mercedes GLC 220d restent recherchées sur le marché de l’occasion, surtout par ceux qui avalent des kilomètres ou roulent pour le travail.
Du côté des SUV, le Kia Sportage 1.6 CRDi MHEV (mild-hybrid) incarne un compromis intéressant entre modernité et maîtrise du budget carburant. Renault, avec ses blocs Blue dCi sur Scénic ou Kadjar, propose encore une alternative crédible pour ceux qui ne veulent pas passer tout de suite à l’électrique.
Sur le segment diesel, certains points forts se dégagent pour les modèles encore plébiscités :
- Les moteurs BlueHDi, Blue dCi, TDI ont fait leurs preuves et restent raisonnables sur les coûts de maintenance.
- Les modèles Euro 6 bénéficient d’une meilleure acceptation dans les ZFE.
- L’offre reste fournie sur le marché de l’occasion, ce qui facilite la recherche du bon compromis.
Pour celles et ceux qui privilégient les longues distances et gardent un œil sur leur budget carburant, quelques modèles diesel modernes demeurent pertinents, à condition d’évoluer loin des centres-villes où les interdictions se multiplient. Demain, rouler en diesel sera réservé à ceux qui savent choisir leur terrain de jeu. La route reste ouverte, mais les portes des villes se referment lentement. Tout se joue désormais entre kilomètres parcourus, carte grise… et anticipation des prochaines règles du jeu.


