Permis A2 : conduire une moto MTT2, conditions et informations à savoir

Un permis A2 n’ouvre pas toutes les portes. Sur le papier, la puissance maximale tolérée est fixe : 35 kW. Mais la réalité administrative réserve quelques surprises. Beaucoup de motos, autrefois bridées et classées MTT2, semblent à portée de main, alors qu’elles restent inaccessibles pour certains motards. La classification technique et la réglementation du permis A2 ne se superposent pas toujours. Résultat : des démarches parfois obscures, des risques de confusion au moment d’acheter ou d’assurer sa moto, et des subtilités à connaître pour éviter les pièges.

Comprendre la distinction entre MTT1 et MTT2 : quelles différences pour les motos ?

La mention MTT sur la carte grise ne laisse guère de place au doute : on parle ici de motocyclettes thermiques dépassant le simple cyclomoteur. Mais derrière ces trois lettres, deux sous-catégories se dessinent, chacune avec ses spécificités : MTT1 et MTT2. Leur distinction s’appuie principalement sur la puissance délivrée et la cylindrée du deux-roues.

La première, MTT1, concerne les motos affichant jusqu’à 25 kW (34 chevaux) pour un rapport puissance/poids ne dépassant pas 0,16 kW/kg. En clair : des machines “raisonnables”, parfaites pour démarrer, comme les Honda CB500 ou des roadsters accessibles. De l’autre côté, la catégorie MTT2 englobe tout ce qui dépasse ces seuils. Ici, les puissances grimpent, les cylindrées aussi, et l’on croise des sportives, des routières ou de grosses machines taillées pour l’aventure.

Voici comment se partagent les deux catégories :

  • MTT1 : puissance inférieure ou égale à 25 kW, rapport puissance/poids jusqu’à 0,16 kW/kg
  • MTT2 : puissance supérieure à 25 kW, sans limite fixée par la réglementation

Sur le certificat d’immatriculation, la mention MTT2 peut apparaître même si la moto a été bridée pour devenir compatible A2. Il faut alors s’attarder sur la puissance effectivement inscrite et vérifier la notice du constructeur. Une moto de catégorie MTT2 peut donc convenir à un titulaire du permis A2, à condition que la limitation à 35 kW soit homologuée et reconnue. Ce détail administratif entraîne parfois des quiproquos, notamment sur le marché de l’occasion, où la mention MTT2 peut induire en erreur.

Permis A2 et motos MTT2 : ce que la réglementation autorise (ou non)

Le permis A2 attire de nombreux motards vers les motos de catégorie MTT2. Pourtant, la réglementation française ne laisse aucune place à l’approximation : seuls les modèles ne dépassant pas 35 kW (47,5 chevaux) sont accessibles avec ce permis, et le rapport puissance/poids doit impérativement rester sous la barre des 0,2 kW/kg. Au-delà, il faut le permis A, destiné aux conducteurs aguerris.

La catégorie MTT2 regroupe une grande diversité de motos, dont certaines sont proposées en version bridée pour répondre aux exigences du permis A2. Attention cependant, toutes ne sont pas éligibles au bridage. Le constructeur doit avoir homologué une version 35 kW du modèle. Il n’est pas possible de réduire la puissance d’une moto de plus de 70 kW pour la rendre compatible A2 : la loi est claire sur ce point.

Pour clarifier les critères, retenez les limites suivantes :

  • Puissance maximale autorisée : 35 kW
  • Rapport puissance/poids : jusqu’à 0,2 kW/kg
  • Bridage envisageable uniquement si la puissance d’origine ne dépasse pas 70 kW

Si la carte grise affiche la mention « moto MTT2 bridée », il faut impérativement posséder le certificat de bridage délivré par un professionnel agréé. Sans ce papier, même si la moto semble conforme, la conduite reste interdite. Lors d’un achat d’occasion, prenez le temps de vérifier chaque justificatif, comparez les informations du certificat d’immatriculation et assurez-vous que le modèle figure bien dans la liste des motos homologuées A2 communiquée par les constructeurs.

Obtenir une carte grise MTT2 : démarches administratives et points de vigilance

Pour rouler légalement au guidon d’une MTT2, il faut une carte grise à jour. Les démarches se réalisent exclusivement en ligne, via le site de l’ANTS ou auprès d’un professionnel habilité. Préparez tous les documents nécessaires : pièce d’identité, justificatif de domicile, certificat de cession et, bien entendu, le certificat de conformité délivré par le constructeur ou l’importateur. Si votre moto a été bridée, le certificat de bridage est indispensable pour l’immatriculation compatible permis A2.

Pendant la demande, vérifiez que la mention « genre national MTT2 » figure bien sur le certificat d’immatriculation. Une erreur ou un oubli complique la revente et peut entraîner des sanctions lors d’un contrôle routier. Pour une moto bridée, il faut aussi présenter la facture de pose du dispositif émanant d’un garage agréé. Sans ces justificatifs, l’administration peut bloquer la demande.

Le coût de la carte grise dépend de la puissance fiscale de la moto, du lieu de résidence et d’éventuelles exonérations (notamment pour les motos électriques). Renseignez-vous sur le montant à payer avant de démarrer la procédure : un dossier incomplet retarde la délivrance du précieux document.

Si la moto subit une modification technique, par exemple, un passage d’un bridage à un débridage, il faut effectuer une nouvelle demande d’immatriculation. Le véhicule devra alors repasser par une homologation officielle. Soyez vigilant face aux situations administratives peu claires : chaque étape doit être documentée précisément pour rouler sans risque.

Femme avec casque et instructeur moto en extérieur

Bien choisir sa moto selon son permis : conseils pratiques pour éviter les erreurs

Choisir une moto avec le permis A2 implique plus qu’un simple coup de cœur pour le design ou la sonorité du moteur. Les contraintes sont réelles, et chaque catégorie impose ses propres limites. Mieux vaut s’informer rigoureusement avant de s’engager.

Voici les points à contrôler avant de vous décider :

  • Assurez-vous que le modèle appartient bien à la catégorie MTT2 si vous recherchez une machine de plus de 25 kW mais bridée à 35 kW, conformément au permis moto A2.
  • Contrôlez la puissance réelle du modèle. Certains constructeurs annoncent la puissance en kilowatts, d’autres en chevaux-vapeur. Vérifiez la puissance maximale inscrite sur la carte grise, pas uniquement sur la fiche technique.
  • Pensez à la formation continue : des stages axés sur la conduite, la maniabilité ou la sécurité apportent un vrai plus. Privilégiez une moto offrant un compromis entre gabarit, poids et hauteur de selle, pour un usage confortable au quotidien.

L’assurance ne se résume pas à la responsabilité civile. Examinez les garanties, comparez les franchises, et interrogez-vous sur la couverture des accessoires ou le vol. Certaines compagnies adaptent leurs tarifs selon la catégorie de la moto, l’expérience au guidon ou même le mode de stationnement.

Enfin, pensez au contrôle technique des deux-roues motorisés qui arrive à grands pas. Mieux vaut miser sur un modèle dont l’entretien courant ne pose pas de difficultés : filtres à air, kit chaîne, état des pneus. Les motos MTT réputées robustes et fiables simplifient la vie et limitent les frais imprévus.

Choisir sa moto, c’est composer avec la réglementation, les envies et la réalité du quotidien. Quelques vérifications suffisent à éviter les mauvaises surprises, et à transformer chaque trajet en une expérience sans nuage.

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