Comment la Honda NSX a redéfini les codes des supercars

En 1990, Honda bouleversait le paysage automobile avec l’introduction de la NSX, une supercar qui combinait performance et fiabilité. Cette voiture, née de la collaboration avec le légendaire pilote Ayrton Senna, avait pour mission de rivaliser avec les géants européens tout en offrant une expérience de conduite accessible et sans compromis.

Dès ses débuts, la NSX s’est imposée comme un ovni dans le monde fermé des supercars. Avec son V6 atmosphérique chantant à haut régime, son châssis aluminium inédit et des technologies issues de la compétition, elle a démontré qu’une voiture d’exception pouvait aussi rimer avec fiabilité et agrément au quotidien. Son arrivée a bousculé la hiérarchie, obligeant Ferrari, Porsche et consorts à revoir leur copie. Personne n’avait vu venir Honda sur ce terrain, et personne n’a oublié la claque.

Les origines et l’évolution de la Honda NSX

L’histoire de la Honda NSX commence avec un projet ambitieux baptisé HP-X. Pensé main dans la main avec Pininfarina, ce concept-car s’inspire à la fois du MG EX-E et des lignes acérées du chasseur F-16. En 1990, la NSX de série débarque, première supercar à embarquer un châssis monocoque en aluminium, gage de légèreté et d’agilité sans sacrifier la robustesse. Cette innovation mécanique, alliée à une réputation de fiabilité béton, pose les bases d’une nouvelle ère.

Assemblé à Tochigi, ce modèle a traversé les frontières pour rejoindre les routes françaises grâce à Japauto. Sous le capot, un V6 à 90 degrés, le fameux système VTEC pour jouer avec la courbe de puissance, et l’injection électronique PGM-FI, tout contribuant à une mécanique aussi vivante que résistante. La NSX n’a pas seulement attiré les amateurs éclairés, elle a su convaincre les puristes par ses choix techniques audacieux.

Voici quelques repères pour situer la NSX dans le temps et comprendre son impact :

  • Année de lancement : 1990
  • Années de production : 1990-2005
  • Unités produites : 18 896
  • Prix en 1991 : 540 000 francs
  • Valeur actuelle : 60 000–75 000 euros

Son design, marqué par l’influence directe de l’aéronautique et notamment du F-16, a frappé les esprits. Ce n’est pas qu’une question de lignes : l’ergonomie tournée vers le conducteur procure une visibilité rarement égalée dans une supercar, tout en plongeant le pilote au cœur de la machine. La NSX s’est imposée comme une référence, forçant même les marques les plus établies à rehausser leur niveau.

Au-delà de son allure, la NSX a servi de banc d’essai pour de nouvelles technologies. Son châssis monocoque, ses systèmes électroniques avancés et la supervision de pointures comme Shigeru Uehara, le même qui signera plus tard la S2000 et participera à la mise au point de la Ferrari Enzo, en ont fait un modèle pionnier.

Design et technologie : une supercar avant-gardiste

Derrière la silhouette de la NSX, on retrouve des noms qui pèsent lourd dans l’histoire de l’automobile : Ken Okuyama et Shigeru Uehara. Leur collaboration permet d’intégrer à la production des éléments puisés dans l’aviation, mais aussi dans les concept cars HP-X et MG EX-E. Au cœur de la NSX, un châssis monocoque en aluminium, véritable exploit industriel pour l’époque, associé à un V6 VTEC plein de tempérament.

La NSX ne s’est pas contentée d’un simple châssis innovant. D’autres systèmes ont été pensés pour maximiser ses qualités sur route, comme l’injection électronique PGM-FI et le VVIS (Variable Volume Induction System), deux technologies qui renforcent à la fois la souplesse, la réactivité et la robustesse du moteur. L’expérience de conduite en ressort plus fine, sans sacrifier la sécurité.

Voici l’essentiel de ses attributs techniques :

  • Châssis : monocoque en aluminium
  • Moteur : V6 avec système VTEC
  • Injection : système PGM-FI
  • Système VVIS : Variable Volume Induction System

Impossible de dissocier la NSX de l’univers aéronautique qui l’a inspirée. Son profil, son aérodynamisme travaillé et la visibilité exceptionnelle depuis le poste de conduite mettent le conducteur dans une ambiance de cockpit, avec toutes les sensations de précision et de contrôle que cela implique.

L’influence de la NSX s’étend bien au-delà de sa propre lignée. Ken Okuyama appliquera son savoir-faire à la Ferrari Enzo, pendant que Shigeru Uehara capitalisera sur ces innovations pour la S2000. Ces croisements illustrent à quel point la NSX a marqué l’industrie, en imposant ses standards.

honda nsx

Performance sur route et sur circuit

Impossible de parler de la Honda NSX sans évoquer Ayrton Senna. Sa participation au développement de la voiture a été décisive : sur le circuit de Suzuka, il a affiné le châssis, peaufiné la mise au point et poussé l’équipe à tirer le meilleur du potentiel mécanique. Ce perfectionnisme s’est traduit par une supercar aussi talentueuse sur circuit que docile sur route ouverte.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la NSX tutoie les 273 km/h en pointe et abat le 0 à 100 km/h sous la barre des six secondes. À son époque, elle pouvait se mesurer sans rougir à la Porsche 959, la Ferrari F40, la Lotus Esprit V8 ou encore l’Aston Martin V8 Vantage X-Pack. Mais là où elle se distingue vraiment, c’est par sa capacité à offrir un réel agrément au quotidien, sans sacrifier la performance.

Pour résumer ses aptitudes sur l’asphalte et au-delà, voici ce qui caractérise la NSX :

  • Vitesse de pointe : 273 km/h
  • 0 à 100 km/h : moins de 6 secondes
  • Pilotes notables : Ayrton Senna

Un autre acteur majeur a aussi été marqué par la NSX : Gordon Murray, le père de la McLaren F1. Son admiration pour la japonaise l’a poussé à s’inspirer de ses solutions techniques pour ses propres créations. Le niveau d’exigence atteint par la NSX, fruit du travail combiné de Murray, Senna et Honda, a placé la barre très haut dans un segment où la compétition est féroce.

La NSX, c’est une démonstration technologique roulante. Son équilibre, son aérodynamisme, la maîtrise de la suspension et la répartition des masses ont été pensés pour délivrer des sensations pures, sur piste comme sur les routes sinueuses. Aujourd’hui encore, elle incarne un jalon dans l’histoire des supercars, saluée pour sa vision, son audace et ses performances.

Face à la NSX, difficile de ne pas repenser à l’impact qu’un outsider peut avoir lorsqu’il ose bouleverser les règles du jeu. La supercar japonaise n’a pas seulement défié les mythes européens, elle a redéfini ce qu’on attend d’une voiture d’exception. Le souvenir de son moteur hurlant et de sa précision de conduite continue de résonner dans l’esprit de ceux qui l’ont approchée. Qui aurait parié, en 1990, qu’une telle révolution viendrait de l’archipel nippon ?

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